Le 1er mai dernier, à l’occasion de la commémoration de la Fête du Travail, le Premier Ministre Robert Beugré Mambé a annoncé une mesure dérogatoire significative : l’ouverture des droits d’accès à la Couverture Maladie Universelle (CMU) pour les populations du secteur informel sans obligation de cotisation, valable du 1er mai au 31 août 2025.

Cette initiative, dénommée “CMU Zéro Cotisation”, a suscité un fort engouement au sein des populations, notamment grâce aux caravanes de sensibilisation organisées par le Ministère de l’Emploi et de la Protection Sociale.

L’impact de cette mesure a été immédiat et notable. L’enrôlement a bondi de 476 000 personnes en avril à plus de 664 000 en mai, soit une augmentation de 40 %. Avant cette initiative, la CMU ne couvrait en moyenne que 6 700 assurés du secteur informel par mois. Depuis le lancement de la mesure, ce chiffre a explosé, atteignant plus de 74 000 assurés par mois, une multiplication par 11 qui témoigne de l’efficacité de la stratégie mise en place.

Le succès de cette opération repose sur une collaboration multisectorielle entre le Ministère de l’Emploi, le Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, et la Couverture Maladie Universelle, soutenue par la Banque Mondiale. Parmi les mesures mises en œuvre, on note le renforcement des équipes d’enrôlement avec plus de 4 000 agents équipés de terminaux biométriques et la création de 34 centres fixes et 12 camions mobiles pour un enrôlement rapide et de proximité.

Face aux résultats encourageants, le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, a décidé de proroger la mesure CMU Zéro Cotisation pour quatre mois supplémentaires, du 1er septembre au 31 décembre 2025. Durant cette période, les assurés dans les Centres de Santé Urbains ne paieront que 30 % du ticket modérateur pour les consultations, tandis que dans les Centres de Santé Ruraux, les soins seront pris en charge à 100 %.

Cette initiative de solidarité sociale est sans précédent en Afrique et vise à encourager l’adhésion à la CMU en démontrant que la solidarité nationale est non seulement possible mais essentielle. Avec près de 20 900 000 personnes actuellement enrôlées, la prorogation de la mesure pourrait permettre d’atteindre les 24 000 000 d’enrôlés d’ici la fin de l’année.

Les bénéficiaires expriment leur gratitude et leur soulagement face à cette avancée. À Akoupé, Koné Ibrahim, commerçant, déclare : « Pour la première fois, j’ai pu faire ma carte CMU sans débourser un franc. Aujourd’hui, mes enfants et moi pouvons aller au centre de santé sans craindre le coût de la consultation. C’est un grand soulagement. »

Aminata Coulibaly, vendeuse de beignets à Niakara, témoigne de son expérience positive : « Quand la caravane est arrivée, j’ai été enrôlée et j’ai reçu immédiatement ma carte CMU. Le même jour, j’ai pu l’utiliser pour consulter au centre de santé. C’est une chance pour nous en zone rurale. »

Kouadio Yao, artisan menuisier à Bouaké, se réjouit également de cette mesure : « Beaucoup d’artisans n’avaient pas les moyens de payer la cotisation. Grâce à cette mesure, nous avons enfin notre carte CMU et un véritable accès aux soins. »

Enfin, Esso Lath Justin, planteur de manioc à Dabou, exprime sa fierté : « J’ai été surpris de voir la rapidité avec laquelle j’ai reçu ma carte CMU. Aujourd’hui, même en zone rurale, nous avons la même chance que ceux des grandes villes. »

L’appel est donc lancé à la population, notamment celle du secteur informel, pour qu’elle se fasse enrôler massivement et profite des structures sanitaires du réseau de soins de la CMU, participant ainsi activement à cette révolution sociale en cours.

Wassimagnon