

Cameroun : L'Afrique se mobilise pour sauver mères et enfants, le PALSA 2025 lance un cri d'alarme depuis Yaoundé
La 2ème édition du Prix Africain du Leadership en Santé ouvre dans la capitale camerounaise avec un objectif ambitieux : inverser la courbe dramatique de la mortalité maternelle et infantile sur le continent.
Ce mercredi 4 juin 2025, la Faculté de Médecine et des Sciences Biomédicales de l'Université de Yaoundé 1, a ouvert ses portes à un rendez-vous scientifique pour l'avenir sanitaire de l'Afrique. Sous le haut patronage de Paul Biya, Président de la République du Cameroun, le Congrès Scientifique International de la 2ème édition du Prix Africain du Leadership en Santé (PALSA) a été officiellement lancé par le Professeur Rémy Magloire Dieudonné Etoua, Recteur de l'Université de Yaoundé 1, représentant personnel du Ministre d'État Jacques Fame Ndongo.
Constat alarmant
Les chiffres sont sans appel et révèlent l'ampleur du défi à relever. Comme l'a souligné le Professeur Jacqueline Ze Minkanda, Présidente du Comité scientifique du PALSA, « la santé maternelle et infantile reste critique en Afrique, plus particulièrement en Afrique subsaharienne, où plus de la moitié des décès maternels mondiaux surviennent. » Cette réalité dramatique persiste malgré les efforts entrepris dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD), dont les progrès demeurent insuffisants.
Le thème retenu pour cette édition 2025, « Santé de la mère et de l'enfant : état des lieux en Afrique et perspectives », reflète cette urgence sanitaire qui transcende les frontières nationales et interpelle la conscience collective du continent.
Approche et enjeu
Face à cette situation préoccupante, les experts réunis à Yaoundé prônent une approche holistique et collaborative. Le Professeur Ze Minkanda insiste sur la nécessité de mobiliser toutes les parties prenantes : « Ce n'est plus seulement un problème de santé. La pauvreté, les médias qui jouent un rôle important dans la communication et la sensibilisation... On a besoin de se mettre ensemble, que toutes les parties prenantes puissent se mettre ensemble pour réfléchir. »
Cette vision englobe les professionnels de santé, les gouvernements, les médias, mais aussi les facteurs socio-économiques comme la pauvreté, l'accès à l'information et les retards dans l'accès aux soins, qui constituent autant d'obstacles à surmonter.
Pour le Recteur Etoua, la lutte contre la mortalité maternelle et infantile dépasse le seul cadre sanitaire pour devenir un véritable levier de développement. « C'est un enjeu de justice sociale et de droits humains, et un facteur de développement socio-économique », affirme-t-il, rappelant que cette problématique est au cœur de l'ODD 3 qui vise à « permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être à tout âge. »
Dans cette optique, lutter efficacement contre la mortalité maternelle et infantile représente bien plus qu'une action de sauvetage : c'est un investissement stratégique dans l'avenir des sociétés africaines.
Experts
Le congrès réunit pendant trois jours des experts scientifiques nationaux, africains et internationaux autour de 50 thématiques qui se dérouleront dans les amphithéâtres 100 et 700 de la Faculté de Médecine. Parmi les personnalités présentes à l'estrade d'honneur figurent notamment le Professeur Rose Ngono Mballa, Directrice générale du LANACOME, le Professeur Alexis Ndjolo, Directeur général du CIRCB, le Professeur Ngo Um épouse Meka Esther, Doyen de la Faculté de médecine, ainsi que le Professeur Magloire Biwolé Sida.
Ce dernier a d'ailleurs souligné l'importance du renforcement des capacités des écoles de formation, rappelant que le Cameroun compte 53 écoles privées de formation de médecins et personnels sanitaires, 5 écoles publiques et 500 Instituts Privés d'Enseignement Supérieur (IPES).
PALSA, pont entre science et société
Joseph Mbeng Boum, Président du Comité d'organisation du PALSA et Directeur de publication du quotidien Échos Santé, promoteur de cet évènement, s'est félicité de la présence des « ténors de la médecine au Cameroun ». Il rappelle que le rôle du PALSA est d'expliquer et de faire connaître les avancées scientifiques, créant ainsi un pont essentiel entre la recherche médicale et la société.
Cette 2ème édition du PALSA s'impose donc comme un moment charnière pour l'Afrique, où la mobilisation de tous les acteurs du secteur de la santé pourrait enfin permettre d'inverser une tendance tragique qui prive le continent de son avenir le plus précieux : ses mères et ses enfants.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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