

Togo : Manifestations des jeunes en ligne et dans des rues à Lomé, le gouvernement met en garde
Des jeunes dans une rue à Lomé (ph)
Les rues de Lomé, la capitale togolaise, ont connu une animation peu ordinaire dans la nuit du jeudi au vendredi 06 juin 2025 et aussi durant une partie de la journée de vendredi pour réclamer la liberté mais aussi pour exiger de meilleures conditions de vie et de gouvernance dans le pays. Pendant ce temps, le gouvernement a mis en garde ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour faire « l’apologie des crimes contre des personnes et des biens ».
Les manifestations lancées sur les réseaux sociaux par de jeunes internautes et des militants de la société civile ont mobilisé plusieurs centaines de jeunes qui ont programmé de manifester pacifiquement à Lomé mais les autorités ont rapidement pris des mesures strictes pour prévenir tout rassemblement, en bloquant les principaux axes et en interdisant tout accès vers le palais présidentiel.
L’appel à manifester s’était amplifiée après la réapparition dans une vidéo du rappeur Essowè Tchalla alias Aamron, une voix critique envers le pouvoir, 10 jours après son arrestation à son domicile. Dans la dite vidéo, Aamron a présenté des excuses au Président du Conseil, Faure Gnassingbé, et dit être en soins dans un hôpital psychiatrique pour « dépression aggravée ».
Manifestations spontanées
A Lomé et dans un souci de se faire entendre, des manifestations spontanées des jeunes ont été enregistrées dans la nuit du jeudi à vendredi dans des rues à Lomé
A ces premières manifestations, de nouvelles tentatives de manifestations avec un slogan « Libérez » ont été observées près du carrefour GTA à Lomé.
Là, les jeunes manifestants se sont retrouvés nez à nez avec les forces de sécurité qui les ont dispersé. La présence des agents de sécurité dans des quartiers périphériques comme Adidogomé, Bè et Bè-Kpota, n’a pu permettre aux jeunes à pourvoir donner corps à leurs manifestations.
Motifs des manifestations
A l’origine de ces sorties, il urge de souligner que de jeunes togolais se sont mobilisés sur les réseaux sociaux et ont lancé des appels à manifester le vendredi 06 juin pour dénoncer l'arrestation de l'artiste Aamron, la cherté de la vie, le chômage, et une bonne gouvernance. Les manifestations programmées sur le 06 juin, date anniversaire du Président du Conseil du Togo, Faure Gnassingbé, font suite à l’augmentation du coût de l’électricité et à l’arrestation de l’artiste Aamron qui a dénoncé sur les réseaux sociaux la mauvaise gouvernance dans le pays.
Le coût de l’électricité, qui a été revu à la hausse, a sans doute suscité des mécontentements et des questionnements chez les usagers dont des jeunes.
Concernant le coût de l'électricité et d’après les dernières informations, il est porté à l'attention du public que « Conformément aux instructions du Gouvernement, la CEET informe ses abonnés qu’elle a suspendu, depuis le 28 mai 2025, le prélèvement unique des frais fixes sur les achats de crédits Cash Power ».
La mobilisation des jeunes, qui s’est traduite dans des rues de la capitale par des regroupements et des tentatives de manifestation, a été précédée il y a quelques jours par des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux. Pour marquer leur adhésion à l’appel à manifester, certains jeunes internautes ont changé leur photo de profil par la couleur rouge, une manière pour eux d’attirer l’attention des uns et des autres sur leur situation au Togo.
Dans la foulée des arrestations ont été signalées dans les rangs des jeunes manifestants à Lomé mais ne sont pas confirmées par de source officielle.
Mise en garde du gouvernement
Suite à l’ampleur prise par les manifestations en ligne, le gouvernement togolais, qui s’est gardé de se prononcer sur la situation s’est finalement prononcé pour prodiguer des conseils aux internautes.
Dans un communiqué publié le vendredi 06 juin, le gouvernement togolais a fait remarquer que « Depuis quelque temps, l'on observe un regain d'utilisation des médias sociaux à travers lesquels sont délibérément diffusés et véhiculés des informations dénuées de tout fondement et susceptibles de provoquer des troubles graves à l'ordre public ».
Comme un manquant, le gouvernement a fait savoir que des concitoyens « font l'apologie des crimes et délits contre les personnes et les biens. Aussi, des messages audiovisuels sont-ils diffusés et relayés, appelant à un soulèvement populaire contre les institutions de la République ».
Contre ces manquements, le gouvernement a rappelé « que toutes personnes qui s'adonnent, délibérément ou par procuration, à de tels actes répréhensibles, s'exposent, sans exception aucune, à la rigueur de la loi » et a par conséquent annoncé que « toutes les dispositions nécessaires seront prises pour garantir un environnement médiatique et numérique sûr pour tous et pour renforcer la protection des libertés individuelles et publiques en vue de l'enracinement de la démocratie dans notre pays ».
Les préoccupations et les attentes extériorisées par les jeunes vont-elles inciter les autorités togolaises à prêter une oreille attentive aux problèmes soulevés ? On attend de savoir.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
- Joindre la rédaction de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com –

Infos à la une




Communiqués
Afrique

Côte d'Ivoire

Côte d'Ivoire
