

Cameroun : Le gouvernement sonne l'alerte face à l'explosion de la prostitution en ligne
Face à la montée inquiétante de la prostitution en ligne alimentée par la pauvreté ambiante, le gouvernement camerounais monte au créneau avec la fermeture d'un site controversé et lance un appel à la vigilance des familles.
Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff) a demandé la fermeture du site « JEDOLO » (cm.jedolo.com), une plateforme qualifiée de "site pornographique et de proxénétisme » qui proposait des services d'escort destinés exclusivement aux adultes.
Un phénomène qui prend de l'ampleur.
Dans un contexte où la pauvreté ambiante pousse de nombreuses jeunes femmes vers des solutions de survie économique, la prostitution en ligne connaît une expansion préoccupante au Cameroun. Ce phénomène, encore pudiquement appelé « vente de piment » dans le langage populaire camerounais, trouve désormais de nouveaux canaux d'expression sur internet.
Le communiqué officiel daté du 4 juin 2025 dénonce avec fermeté cette « pratique inacceptable » qui constitue « une grave violation des droits de l'enfant et de tout de la jeune fille en particulier ». Les autorités pointent du doigt les « protocoles facilitant à la Convention relative aux Droits de l'Enfant concernant la Vente d'enfants, la Prostitution d'enfants et la Pornographie mettant en scène des enfants. »
Réaction gouvernementale ferme
« Le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille condamne fermement cette dérive criminelle », peut-on lire dans le document officiel. Cette condamnation s'accompagne d'un appel à « plus de vigilance, de communication et de proximité avec leurs enfants, ainsi qu'à une meilleure préservation des valeurs. »
L'État camerounais a mobilisé ses « services compétents » pour agir sur deux fronts : « fermer ce site » d'une part, et « identifier les promoteurs et les trafiqueurs d'enfants » d'autre part, « afin qu'ils répondent de leurs actes. »
Appel à la mobilisation citoyenne
Au-delà des mesures répressives, les autorités sollicitent la participation active de la population. « Toute victime/survivante des actes abominables du fait de ce site est invitée à fournir des informations pouvant permettre une interpellation rapide de ses auteurs », indique le communiqué.
Plusieurs numéros verts ont été mis à disposition du public : le 116 (numéro vert d'assistance aux enfants), ainsi que les lignes 222 23 25 50 et 222 22 61 74 pour signaler tout cas suspect.
Cette démarche du gouvernement camerounais s'inscrit dans un combat plus large contre l'exploitation sexuelle des mineurs et la marchandisation du corps féminin. Le gouvernement compte sur « la collaboration et le civisme de tous » pour « barrer la voie aux entreprises immorales de destruction de notre jeunesse et de propagation des maladies sexuellement transmissibles. »
L'affaire JEDOLO révèle ainsi les nouveaux défis auxquels font face les autorités camerounaises dans la lutte contre un fléau qui, s'adaptant aux nouvelles technologies, continue de prospérer dans l'ombre de la précarité économique. La réponse des pouvoirs publics devra désormais allier répression, prévention et accompagnement social pour espérer endiguer ce phénomène qui menace particulièrement les plus vulnérables de la société.
-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-oucameroun@koaci.com

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