

Burkina Faso : QNET, neuf personnes poursuivies pour des faits d'escroquerie pyramidale
Le procureur du Faso près du tribunal de grande instance de Ouagadougou a annoncé la poursuite devant la justice de neuf des 22 personnes rapatriés du Ghana où ils avaient été interpellés par la police ghanéenne pour des faits d'escroquerie et de traite humaine.
Selon le procureur Blaise Bazié, ces neuf personnes sont poursuivies entre autres, pour des faits d’escroquerie à la QNET, extorsion de fonds et de traite de personnes.
« Ces personnes, dont certaines déjà recherchées par les services judiciaires, sont placées sous mandat de dépôt depuis le jeudi 5 juin 2025 et le dossier sera jugé le 17 juin 2025 », a précisé le procureur Bazié.
« Il ressort également que les cerveaux de ce vaste réseau d’arnaqueurs appelés ‘’leaders’’ se nommeraient Ido Seydou (faisant l’objet d’un mandat de dépôt à la MACO pour les mêmes faits depuis le 26 mai 2025), Zoungrana Issouf, Démé Lassina, Combasré Abdoul Fatao et Guinko Hakim (faisant partie des 22 rapatriés), Berthé Siaka et un certain alias John Sénat du Business sans autre précision, toujours au Ghana», a-t-il déclaré.
«Ces derniers sont cités comme étant des formateurs en stratégie et tenanciers des maisons où étaient séquestrées les victimes. La formation que ces leaders dispensent, appelée “stratégie”, n’est rien d’autre que l’enseignement de différentes manières d’appâter les victimes en jouant sur leurs centres d’intérêts », a relaté le procureur du Faso, Blaise Bazié.
Établis au Ghana, ils procédaient par ciblage de leurs proches parents, amis ou connaissances restés au Burkina Faso.
Ils leur faisaient croire, qu’ils résidaient en Europe (France, Allemagne, Portugal, Espagne) et menaient des activités florissantes ou avec des entreprises qui proposent des offrent d'emplois rémunéré de 500.000 à 1 million de FCFA.
« Ils postent des photos prises dans des endroits luxueux pour appâter leurs victimes », a expliqué la commissaire divisionnaire de Police Mariam Forogo, par ailleurs chargé du bureau central national Interpol Burkina Faso.
« Ils mettent ces photos sur leurs statuts Facebook et WhatsApp ou ils les envoient à leurs victimes déjà identifiées pour les appâter. Tout en maintenant une constante communication avec les victimes, ils leur font croire qu’ils travaillent dans de grandes entreprises. Si les victimes sont intéressées par ces offres d’emplois alléchantes, ils les réfèrent à des complices qu’ils font passer pour leurs amis, oncles ou cousins qui se trouvent au Ghana et par le biais desquels ils sont parvenus en Europe», a-t-elle expliqué.
«Ces derniers demandent aux victimes de leur envoyer via WhatsApp leurs documents d’identité, leurs extraits d’acte de naissance et celui d’un de leurs parents pour établir leurs passeports ou pour demander le visa pour l’Europe. Une fois ces documents envoyés, ces derniers demandent aux victimes de leur verser une partie des frais de passeport et de visa qui varient entre un million (1 000 000) et deux millions (2 000 000) de francs CFA», selon la commissaire Forogo.
«Pour maintenir la confiance entre les victimes et leur ami qui se dit être en Europe, les complices disent que le reste des dépenses sera assuré par ce dernier. Une fois la somme envoyée, ils appellent au bout d’une ou de deux semaines les victimes pour les inviter à se présenter en urgence dans leur bureau au Ghana pour un entretien en vue de l’obtention du visa. C’est lorsque les victimes effectuent le déplacement qu’elles découvrent que leur frère, ami ou camarade qui se disait être en Europe est en réalité au Ghana », a ajouté le commissaire divisionnaire Mariam Forogo.
N’ayant généralement pas le choix face aux pertes déjà subies et à leurs mauvaises conditions de vie, ces victimes se lancent dans cette pratique.
« La deuxième option consiste pour ces présumés auteurs à faire croire aux victimes qu’ils travaillent dans une entreprise au Ghana dont les salaires mensuels varient entre cinq cent mille (500 000) et plus d’un million (1 000 000) de francs CFA. Pour ce faire, ils disent à leurs victimes de se tenir prêtes pour un éventuel recrutement au sein de l’entreprise», explique la commissaire Forogo.
«Quelques jours plus tard, ils envoient un communiqué de recrutement de l’entreprise, tout en leur demandant de constituer leurs dossiers afin qu’ils les aident à postuler. Une fois les dossiers soumis, ils attendent deux à trois semaines pour annoncer aux victimes qu’elles sont admises tout en leur disant d’apprêter une somme qui varie entre huit cent mille (800 000) et un million (1 000 000) de francs CFA pour la location d’une maison et un bain linguistique. Lorsque la victime effectue le voyage au Ghana, elle est logée dans un hôtel, le temps de lui soutirer l’argent ou de lui faire envoyer l’argent par ses parents», a-t-elle poursuivi.
«Une fois le dépôt effectué sur leur compte mobile money, ils prennent le soin d’expliquer à la victime qu’il s’agit en réalité de l’activité Qnet qu’ils souhaiteraient que la victime mène en faisant venir ses proches de la même manière qu’elle a été appâtée. N’ayant généralement pas le choix face aux pertes déjà subies et aux mauvaises conditions de vie qui sont désormais les leurs, le tout dans l’espoir de gagner leur vie, ces victimes s’adonnent aussi à ces pratiques », a indiqué le commissaire divisionnaire.
Selon le procureur Bazié, le préjudice subi par les victimes s’élève à plus de 33 millions de F CFA.
En rappel, le 26 mai 2025, la police ghanéenne a secouru 22 jeunes Burkinabè, victimes ou membres présumés du réseau.
Après leur rapatriement au pays, des enquêtes ont permis d’identifier 9 parmi eux comme les principaux auteurs des faits criminels de traite des personnes, d’escroquerie, de séquestration, d’extorsion de fonds, le tout sur fond de commerce pyramidal en ligne,QNET, dont l’activité est interdite au Burkina depuis juillet 2024.
Ils ont été déférés puis placés en détention.
Selon le Procureur du Faso, le dossier des neuf présumés auteurs s’ouvre devant le tribunal, le mardi 17 juin 2025.
«Les investigations se poursuivent afin d’interpeller les autres personnes citées par les victimes comme étant les cerveaux du réseau. Quant aux victimes au nombre de treize, elles sont prises en charge dans un centre d’accueil en attendant leur retour dans leurs familles respectives», a souligné le Procureur du Faso, Blaise Bazié.
Boa, Ouagadougou

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