Abdouraman Hamadou Babba promoteur du projet VAR (Ph)

Un dispositif inédit de vérification citoyenne des résultats électoraux prend forme à l'approche de la présidentielle, suscitant l'adhésion de figures politiques d'opposition.

À l'approche de l'élection présidentielle d'octobre 2025, le paysage politique camerounais connaît une effervescence particulière autour des enjeux de transparence électorale. Une initiative citoyenne, portée par le Club des Hommes et Femmes d'Honneur du Cameroun, cristallise désormais les espoirs d'un scrutin équitable : le système de Vérification Active des Résultats (VAR).

Architecture

Le projet, orchestré par Abdouraman Hamadou Babba, repose sur la création d'un comité de supervision pluraliste chargé de coordonner le déploiement de vérificateurs citoyens dans l'ensemble des bureaux de vote du territoire. Cette structure, dont la composition reflète la diversité du tissu social camerounais, rassemblera des délégués de chaque formation politique candidate, trois représentants de la société civile, ainsi que des émissaires des principales confessions religieuses du pays.

L'originalité de cette démarche réside dans son approche inclusive : deux délégués catholiques, deux protestants et deux représentants des associations islamiques siégeront aux côtés des acteurs politiques et civils.

Calendrier

Les contours opérationnels de cette surveillance citoyenne se précisent. La première assemblée plénière du comité, programmée pour le 5 août prochain, marquera le lancement effectif des travaux avec la désignation des responsables - président, vice-président et rapporteur - qui piloteront cette organisation jusqu'au scrutin d'octobre.

Parallèlement, la campagne d'inscription des vérificateurs volontaires, initiée le 1er mai via la plateforme numérique honneur237.com, poursuit sa montée en puissance. Les organisateurs multiplient les appels à la mobilisation citoyenne, encourageant les Camerounais à participer directement ou à recommander des personnes de confiance pour cette mission de surveillance démocratique.

Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) et candidat déclaré à la présidentielle, a publiquement apporté son soutien à l'initiative. Dans une communication récente, le leader politique a directement interpellé ses sympathisants, « Es-tu déjà inscrit sur la plateforme des Vérificateurs ? », témoignant de son adhésion à cette démarche de transparence électorale.

Dans un contexte où l'opposition dénonce régulièrement les pratiques du parti au pouvoir, le dispositif VAR apparaît comme un outil concret de contre-pouvoir démocratique.

Alors que le président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans, n'a toujours pas officialisé ses intentions pour octobre prochain, l'ensemble de l'échiquier politique camerounais demeure dans l'expectative. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir depuis des décennies, fait face à une opposition déterminée à contester toute irrégularité potentielle. Dans ce bras de fer démocratique, l'initiative VAR s'impose comme un instrument de légitimation du processus électoral, susceptible de rassurer l'opinion publique sur la sincérité du scrutin.

Au-delà de son impact immédiat sur l'élection présidentielle, le dispositif VAR pourrait marquer un tournant dans la culture politique camerounaise.

Les organisateurs invitent d'ailleurs toute organisation souhaitant intégrer ce comité de supervision à se manifester via l'adresse contact@honneur237.com.

Reste désormais à mesurer l'efficacité concrète de ce dispositif ambitieux lors du scrutin d'octobre.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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