Issa Tchiroma Bakary

Le candidat à la présidentielle affirme avoir été mis en sécurité par des militaires, et annonce une allocution imminente.

Quelques minutes après avoir dénoncé l'enlèvement de deux membres de sa famille et de son cuisinier personnel à Garoua, Issa Tchiroma Bakary a annoncé avoir été exfiltré et placé en lieu sûr. Une déclaration qui révèle des divisions au sein de l'appareil sécuritaire camerounais.

Dans un nouveau message publié sur sa page Facebook, le candidat à l'élection présidentielle révèle avoir bénéficié de la protection de ce qu'il qualifie d'« armée loyaliste ». « Je remercie l'armée loyaliste qui a montré son patriotisme en me conduisant dans un lieu sûr et assure ma protection actuellement », écrit-il.

Loin de se replier après les menaces dont il dit avoir fait l'objet, Issa Tchiroma adopte un ton combatif et se pose en défenseur de tous ceux qu'il considère comme victimes de la répression, « Je demande à tous ceux qui ont été arrêtés arbitrairement, aux membres de ma famille kidnappés, tenez bon, je ne me reposerai pas jusqu'à ce que ce régime vous donne votre victoire. »

Le candidat a annoncé qu'il s'adresserait au peuple camerounais « dans quelques instants » par le biais d'une « adresse solennelle ».

Des questions émergent : Qui sont précisément ces militaires qualifiés de « loyalistes » par Issa Tchiroma ?

Quelle est l'ampleur réelle du soutien dont disposerait l'opposant au sein des forces armées camerounaises ?

L'institution militaire, traditionnellement considérée comme l'un des piliers du régime de Paul Biya est-elle désormais divisée ?

Où se trouve actuellement le candidat?

Le contexte socio politique camerounais est déjà extrêmement tendu. Entre la contestation des résultats de l'élection présidentielle attribuant la victoire à Paul Biya avec 53,66% des voix, les enlèvements présumés de proches d'opposants, et maintenant cette revendication d'un soutien militaire dissident, le Cameroun semble s'enfoncer dans une crise aux dimensions multiples.

L'évocation d'une « armée loyaliste » par Issa Tchiroma, qu'elle soit avérée ou relève d'une stratégie de communication politique, ajoute une dimension particulièrement inquiétante à la situation.

La communauté internationale et les observateurs de la scène politique camerounaise attendent désormais l'allocution promise par Issa Tchiroma pour mieux comprendre la réalité de la situation.

À ce stade, ni le gouvernement camerounais, ni la hiérarchie militaire, ni les forces de sécurité n'ont réagi à ces accusations et affirmations.

-Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.

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